ChèreÉpouse dérivant quelque peu de sa nature se met à ressentir quelque chose comme de l’inquiétude.
Depuis le téléguidage de la veille : point de compte-rendu DuPaf, point de nouvelles des enfants, pas de quoi féliciter le travail bien fait, pas d’occasion de le réprimander pour cette demande de défraiement qui n’aura, à coup sûr, pas avancé.
Mais l’inquiétude est un luxe que ChèreEpouse ne peut en ce moment pas se permettre trop longtemps.
Déjà un ensemble de mines fatiguées sur cravates fripées mais chaussures brillantes vient sonner l’heure d’une autre de ces interminables réunions de négociations face aux émissaires officiels gabonais aussi tirés, fripés et brillants.
Et puis, c’est plus un truc DuPaf, l’inquiétude. Pratiquant assidu et enthousiaste depuis plusieurs années, c’est comme s’il s’était préparé tout ce temps pour ces instants de panique qui, sur fond d’intranquillité constante, l’ont assailli par à-coups ces dernières vingt-quatre heures.
En cette heure matinale mais pas trop, à quelques cinq mille trois cent kilomètres des séries de réunions franco-gabonaises, nous trouvons LePaf dans un état de stress assez bas.
Les enfants ont exprimé par des sauts répétés leur plaisir de dormir en famille entière dans le canapé déplié.
Allant même jusqu’à, alors que LePaf refusait de sortir d’un sommeil sécurisant, suspendre sur deux balais coincés entre les ressorts et les accoudoirs de la literie d’appoint une couverture dont l’acrylique dut être un jour orange. Ainsi, selon les deux garçons, le décor de leur nuit s’assortissait davantage aux folles aventures dont ils ne se lassaient pas depuis le départ précipité pour Montparnasse.
Placards et frigo recelaient de quoi improviser deux repas (nocturne puis matinal) acceptables par toute la portée, exploit en soi considérable, quelles que soient les conditions.
Un petit répit propre à faire baisser le niveau d’inquiétude, remontant dès qu’il s’agit de réfléchir cinq minutes à la situation, proche des zones de tremblement au bruit de la sonnerie et au-delà des plafonds jusque là atteints quand le bruit suivant est celui de la porte qui s’ouvre sans attendre et que, de la cuisine, dépasse du chambranle ce qui ressemble fort à un canon de pistolet.
Monsieur LePaf, tout va bien ?
C’est la police dit une voix à l’autre bout du canon et dont le possesseur est maintenant suffisamment avancé pour qu’on puisse apercevoir le ventre proéminent cintré dans une chemisette Hawaïenne.
- Le gros monsieur, le gros monsieur !
Devant le petit doigt tendu qui lui fait face le gros monsieur au crâne poli baisse son arme, se tourne vers LePaf et tend une main que celui-ci aurait bien serrée s’il trouvait la force de baisser ses bras levés en signe de soumission à l’Autorité.
Alors, pour détendre un peu toutes ces crispations visibles, notre Kojak replet et coloré s’installe sur un tabouret à côté DuPaf toujours mains en l’air et lui explique d’une voix qu’il voudrait douce et très éloignée des « circulez ! » aboyés, qu’il est depuis une semaine chargé de surveiller LePaf dans le cadre d’une enquête de routine liée à l’entourage de personnes amenées à exercer des missions sensibles à proximité de ministres, diplomates, etc.
Enquête qui a quitté la voie banale quand on apprit que LePaf devait rencontrer un usager de stupéfiants notoire, adepte de la contestation politique volontiers scandaleuse et qui plus est soupçonné de trafics en tous genres, notamment de produits en provenance du Gabon où se déroule précisément la mission actuelle de ChèreÉpouse.
D’où sa présence ici et l’inquiétude de ne pas avoir vu sortir LePaf depuis le départ soudain du vieil Yvon ébouriffé et rouge du chef à ce qui le couvre.
Avec ses bras maintenant souplement posés sur la nappe, sale mais cirée, de la table de cuisine, Lepaf se laisse aller à un léger sourire attendri devant MonTerrible qui défie de quelques mouvements de boxe l’officier Gédalge – il s’est présenté en cours d’explications – tandis que Maprincesse, installée sur les genoux à bourrelets de la maréchaussée, commente les multiples fruits exotiques ornant la chemisette jaune canari.
Cette toile de fond, douce, amicale, LePaf s’y love moelleusement avant qu’elle ne devienne le support de rebonds en saltos d’une inquiétude à nouveau très haut perchée : plusieurs coups de poings sont frappés à la porte sur laquelle, décidément, le sort s’acharne.
Depuis le téléguidage de la veille : point de compte-rendu DuPaf, point de nouvelles des enfants, pas de quoi féliciter le travail bien fait, pas d’occasion de le réprimander pour cette demande de défraiement qui n’aura, à coup sûr, pas avancé.
Mais l’inquiétude est un luxe que ChèreEpouse ne peut en ce moment pas se permettre trop longtemps.
Déjà un ensemble de mines fatiguées sur cravates fripées mais chaussures brillantes vient sonner l’heure d’une autre de ces interminables réunions de négociations face aux émissaires officiels gabonais aussi tirés, fripés et brillants.
Et puis, c’est plus un truc DuPaf, l’inquiétude. Pratiquant assidu et enthousiaste depuis plusieurs années, c’est comme s’il s’était préparé tout ce temps pour ces instants de panique qui, sur fond d’intranquillité constante, l’ont assailli par à-coups ces dernières vingt-quatre heures.
En cette heure matinale mais pas trop, à quelques cinq mille trois cent kilomètres des séries de réunions franco-gabonaises, nous trouvons LePaf dans un état de stress assez bas.
Les enfants ont exprimé par des sauts répétés leur plaisir de dormir en famille entière dans le canapé déplié.
Allant même jusqu’à, alors que LePaf refusait de sortir d’un sommeil sécurisant, suspendre sur deux balais coincés entre les ressorts et les accoudoirs de la literie d’appoint une couverture dont l’acrylique dut être un jour orange. Ainsi, selon les deux garçons, le décor de leur nuit s’assortissait davantage aux folles aventures dont ils ne se lassaient pas depuis le départ précipité pour Montparnasse.
Placards et frigo recelaient de quoi improviser deux repas (nocturne puis matinal) acceptables par toute la portée, exploit en soi considérable, quelles que soient les conditions.
Un petit répit propre à faire baisser le niveau d’inquiétude, remontant dès qu’il s’agit de réfléchir cinq minutes à la situation, proche des zones de tremblement au bruit de la sonnerie et au-delà des plafonds jusque là atteints quand le bruit suivant est celui de la porte qui s’ouvre sans attendre et que, de la cuisine, dépasse du chambranle ce qui ressemble fort à un canon de pistolet.
Monsieur LePaf, tout va bien ?
C’est la police dit une voix à l’autre bout du canon et dont le possesseur est maintenant suffisamment avancé pour qu’on puisse apercevoir le ventre proéminent cintré dans une chemisette Hawaïenne.
- Le gros monsieur, le gros monsieur !
Devant le petit doigt tendu qui lui fait face le gros monsieur au crâne poli baisse son arme, se tourne vers LePaf et tend une main que celui-ci aurait bien serrée s’il trouvait la force de baisser ses bras levés en signe de soumission à l’Autorité.
Alors, pour détendre un peu toutes ces crispations visibles, notre Kojak replet et coloré s’installe sur un tabouret à côté DuPaf toujours mains en l’air et lui explique d’une voix qu’il voudrait douce et très éloignée des « circulez ! » aboyés, qu’il est depuis une semaine chargé de surveiller LePaf dans le cadre d’une enquête de routine liée à l’entourage de personnes amenées à exercer des missions sensibles à proximité de ministres, diplomates, etc.
Enquête qui a quitté la voie banale quand on apprit que LePaf devait rencontrer un usager de stupéfiants notoire, adepte de la contestation politique volontiers scandaleuse et qui plus est soupçonné de trafics en tous genres, notamment de produits en provenance du Gabon où se déroule précisément la mission actuelle de ChèreÉpouse.
D’où sa présence ici et l’inquiétude de ne pas avoir vu sortir LePaf depuis le départ soudain du vieil Yvon ébouriffé et rouge du chef à ce qui le couvre.
Avec ses bras maintenant souplement posés sur la nappe, sale mais cirée, de la table de cuisine, Lepaf se laisse aller à un léger sourire attendri devant MonTerrible qui défie de quelques mouvements de boxe l’officier Gédalge – il s’est présenté en cours d’explications – tandis que Maprincesse, installée sur les genoux à bourrelets de la maréchaussée, commente les multiples fruits exotiques ornant la chemisette jaune canari.
Cette toile de fond, douce, amicale, LePaf s’y love moelleusement avant qu’elle ne devienne le support de rebonds en saltos d’une inquiétude à nouveau très haut perchée : plusieurs coups de poings sont frappés à la porte sur laquelle, décidément, le sort s’acharne.
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