1925, l’émission Grand Ole Opry, qui est un peu à la musique country ce que la Kaaba est à l’Islam, naît à la radio avec pour sous-titre "The Barn Dance Show" (On danse dans la grange).
La musique populaire américaine, celle qui dans son nom même revendique d’être le pays qui l’a vu naître, vient de ces bâtisses à foin où violons et pas de danse ont fait trembler les murs avant d’embarquer dans la gigue une bonne part du continent.
L’histoire ne dit pas s’il y avait un âne et un bœuf au moment des premières agapes en rythme des pionniers et fermiers, mais on pourrait presque le supposer.
[…]
Ces églises de pierres simples, sans ostentation, qu’on trouve chez nous, enfoncées dans les dunes, presque camouflées par les éclats de granits qui jaillissent ça et là de la lande. Ces églises, donc, sont comme des granges de pierres dont elles sont la robuste simplicité et la fonction de préserver ce qui nourrit l’homme. Mais ici, c’est de nourritures spirituelles que l’on parle.
C’est sous ces poutres noircies par les ans, dans ces lieux où durant près de deux millénaires de violences et de soubresauts, se sont rassemblés les hommes, que se sont faites les communautés, unies sur terre et dans la croyance en quelque chose de plus fort.
Ces églises seront le lieu de la reconquête.
[…]
Au septième siècle, venus d’Irlande, ces robustes moines véritables athlètes de l’ascétisme, plongés dans le Christianisme le plus pur en même temps qu’au fait des obscures forces de la nature, ont décidé de traverser la mer pour nous réapprendre ce que nous avions perdu, nous on fait redevenir ce que nous étions.
Et c’est, dit-on, dans l’une des abbayes qu’ils fondèrent sur le continent que s’inventa la notation musicale, les neumes, à l’aide desquelles des copistes rigoureux ont transformés les airs du temps en patrimoine.
C’est cette fois plus loin encore vers l’ouest qui faudra chercher la puissance régénératrice qui nous manque et dont nous avons tant besoin.
Extraits d’Armoricana d’Yvon Jezequiel
La musique populaire américaine, celle qui dans son nom même revendique d’être le pays qui l’a vu naître, vient de ces bâtisses à foin où violons et pas de danse ont fait trembler les murs avant d’embarquer dans la gigue une bonne part du continent.
L’histoire ne dit pas s’il y avait un âne et un bœuf au moment des premières agapes en rythme des pionniers et fermiers, mais on pourrait presque le supposer.
[…]
Ces églises de pierres simples, sans ostentation, qu’on trouve chez nous, enfoncées dans les dunes, presque camouflées par les éclats de granits qui jaillissent ça et là de la lande. Ces églises, donc, sont comme des granges de pierres dont elles sont la robuste simplicité et la fonction de préserver ce qui nourrit l’homme. Mais ici, c’est de nourritures spirituelles que l’on parle.
C’est sous ces poutres noircies par les ans, dans ces lieux où durant près de deux millénaires de violences et de soubresauts, se sont rassemblés les hommes, que se sont faites les communautés, unies sur terre et dans la croyance en quelque chose de plus fort.
Ces églises seront le lieu de la reconquête.
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Au septième siècle, venus d’Irlande, ces robustes moines véritables athlètes de l’ascétisme, plongés dans le Christianisme le plus pur en même temps qu’au fait des obscures forces de la nature, ont décidé de traverser la mer pour nous réapprendre ce que nous avions perdu, nous on fait redevenir ce que nous étions.
Et c’est, dit-on, dans l’une des abbayes qu’ils fondèrent sur le continent que s’inventa la notation musicale, les neumes, à l’aide desquelles des copistes rigoureux ont transformés les airs du temps en patrimoine.
C’est cette fois plus loin encore vers l’ouest qui faudra chercher la puissance régénératrice qui nous manque et dont nous avons tant besoin.
Extraits d’Armoricana d’Yvon Jezequiel
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