vendredi 15 avril 2011

Cher nouveau voisin,
Tout d’abord permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue dans notre immeuble.
Oui, je sais, vous n’êtes là que depuis quelques heures et vous trouverez sans doute  que cette lettre arrive bien tôt.
C’est que nous somme comme ça ici, cet immeuble est un peu comme une grande famille et vos cartons à peine franchis la porte vous êtes désormais des nôtres.
Et c’est d’ailleurs dans cet esprit de solidarité que je me permets de vous délivrer un conseil qui sera pour vous l’occasion d’économiser quelques précieux sous.
Les abonnements téléphoniques ayant beau se concurrencer pour vous offrir des communications de moins en moins chères, il n’est  tout de même jamais inutile de s’épargner des appels inutiles.

Ainsi, inutile de vous infliger de longues musiques d’attente en essayant de joindre l’inspection du travail. Les bruits réguliers que vous entendrez et qui risquent, j’en suis navré, de faire tomber quelques morceaux du plâtre de votre plafond dans votre assiette de soupe, ne proviennent pas d’un atelier clandestin pas plus que de la mise en œuvre de gros travaux aux heures où les ouvriers débauchent, mais du pas de MonAiné, MonTerrible et MaPrincesse qui jouissent de ce pouvoir bizarre de faire trois ou quatre fois leur poids lorsqu’ils courent talons en avant dans le couloir.

Il n’est pas davantage nécessaire de joindre la SPA pour leur signaler l’existence d’une ménagerie illicite sur votre tête. Les divers cris qui arrivent brutalement à vos oreilles et qui tiennent du gibbon hurleur mâtiné de grues du japon passées au haut parleur viennent eux aussi des bambins suscités. Je devine votre étonnement et, moi non plus je ne m’explique pas que d’aussi petites cages thoraciques puissent contenir d’aussi gros poumons.

Enfin, ne prenez pas la peine de composer le numéro de l’assistance sociale par crainte d’une maltraitance d’enfants, la fureur adulte qui participe à la vibration des murs ne s’accompagne d’aucuns acte de torture et n’est que la manifestation d’une vaine tentative de maintenir l’ordre dans cet enfer.
De toute manière les services en question ne se déplacent plus ici, votre voisin d’en face monsieur Orgedur les ayant contactés à de trop nombreuses occasions. (Non, vous n’avez pas croisé monsieur Orgedur il est actuellement en maison de repos pour, disons, des soucis de surmenage).

Voilà, permettez-moi pour conclure cette lettre de vous renouveler, cher voisin, mes très enthousiastes souhaits de bienvenue ainsi que, préventivement, d’y ajouter mes excuses les plus plates.
Votre bien dévoué,
Monsieur LePaf.




LePaf pratique :
PS : 

Sachez, cher voisin, que pour les immeubles construits entre 1970 et 1996 (la construction était alors soumise aux règles fixées par l’arrêté du 14 juin 1969), vous pouvez, si vous prouvez que les règles d'isolation acoustiques n'on pas été respectées, tenter d’engager la responsabilité civile contractuelle du constructeur. L'idée étant de lui faire payer au moins une partie des frais d’isolation.
S’il a été construit après le 1er janvier 1996, des normes assez strictes de protection acoustiques existent. Vérifiez auprès d’un professionnel qu’elles ont bien été respectées. Par exemple en jetant un coup d’œil sur le diagnostic immobilier. Si ça n’est pas le cas, vous pouvez engager une procédure contre le constructeur.
Si vous êtes locataire, vous pouvez éventuellement engager une procédure pour obliger le propriétaire à réaliser les travaux d’isolement nécessaire. Dans tous les cas, il faut faire constater le bruit excessif par un agent assermenté (policier, gendarme…). Vous pouvez aussi faire appel à un huissier moyennant une somme.
Mais, j'oubliais, cher voisin, notre immeuble est beaucoup trop ancien pour ce type de recours.
J'essaie d'aplatir davantage mes excuses.

Source (et quasi copier-coller) :ici

7 commentaires:

  1. Chers enfants des voisins (7 enfants dont 2 bébés et 5 ados), vous crachez dans la cour de l'immeuble ? Pas grave. Vous hurlez en permanence ? pas grave. Mais que vous insultiez votre baby sitter me répugne et me donne furieusement envie de passer un coup de fil délateur à la mairie... JE VEUX LE PAF, CHEREEPOUSE et leur smala comme voisins à la place de la famille de crétins qui jouxte mon mur !

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  2. Pas certains que tu y gagnes au change. Nous sommes quand-même très très très bruyants.
    (Mais c'est vrai que les insultes sont extrêmement rares chez nous.)

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  3. Hahaha !
    Et habiter une maison ou un rez-de-chaussée, vous y avez songé ?

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  4. J'habite à paris, donc les maisons...
    (Et pour les RDC, et bien, c'est en fonction des possibilités ; et celles-ci ne se bousculent que rarement.)
    ((De toute manière, je suis fatigué des déménagements en ayant enchainés trois en un an.))

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  5. Cher Voisin,

    votre sincère désir de respecter le calme et la tranquillité de votre voisinage sont tout à votre honneur, mais je vous prie de mettre fin à vos excès de courtoisie sur-le-champ. Qui êtes-vous donc pour imaginer à votre place les rapports de voisinage que nous recherchons?

    En tant que vieille bique nullipare, un des principaux plaisirs que j'ai à habiter Paris est de sentir -et d'entendre- la vie autour de moi. Mon appartement serait bien triste s'il n'y entrait la frénésie du quartier: batailles d'alcooliques sous mes fenêtres, fêtes de Ramadan de mes voisins du dessus les nuits de Ramadan donc, pleurs du nouveau-né du 5ème, babillages des enfants de mes voisins du dessous dont les questions m'arrachent parfois des fous-rires que je tente de partager avec leurs parents en laissant ouverte la fenêtre de ma cuisine; discours débridés par les degrés d'un autre voisin qui se laisse aller parfois à trop parler des autres voisins fenêtre ouverte; leçons de piano de ma voisine que vous dites anorexique mais qui ne l'est pas...

    Grâce à ces bruits environnants, je me sens bien vivante. Vous pourrez constater sur mon profil facebook que mes rares moments de déprime coïncident avec les absences de mes voisins: veille de Noël où vous rejoignez vos familles en province, mois d'août ô combien déprimants.

    Si une hirondelle ne fait pas le printemps, les fenêtres qui s'ouvrent sur la cour le font indubitablement; entendre une mère de famille hurler "Virgile va prendre ton bain, Hannibal mets un slip" m'emplissent d'une joie que vous, parents exténués, ne pouvez pas comprendre.

    Aussi, je vous prie de supprimer les artifices qui vous permettent de garder jalousement cette vie débordante, de décapitonner vos murs et vos portes, de dédoubler vos fenêtres. Un peu de générosité, que diantre! Et asseyez-vous sur votre honte, en un mot: assumez!:-)

    Si l'immeuble ne comportait que de calmes célibataires qui regardent la télé avec un casque, je le fuirais aussitôt. J'en ai déjà eu la tentation lorsque les 4 adorables monstres du 5ème sont partis, et avant que les 3 vôtres n'arrivent; pendant quelques mois, on n'a entendu que les hurlements de poissonnière de la voisine du 2ème, et les engueulades droguées de celle du 1er avec ses hommes de passage. Je vous garantis que ça n'avait rien de marrant.

    Alors tant que vous ne vous étripez pas avec ChèreEpouse, ouvrez ouvrez la cage aux oiseaux...

    Bien à vous

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  6. Tout le monde n'a pas la chance de vous avoir comme voisine.

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